Octobre 2017. Daesh perd du terrain. Un mystérieux chef de l'organisation islamiste contacte les services français et déclare vouloir faire défection. Victoire Le Lidec, jeune analyste de la Direction générale de la sécurité extérieure, déçue par les perspectives de carrière qui lui sont offertes, décide de frapper fort. Son objectif : instrumentaliser le recrutement de ce transfuge pour monter sa propre opération de contre-terrorisme. La seule personne qui peut l'aider dans cette tâche est son ancien instructeur, Nikolaï Kozel, tombé en disgrâce dans son service à la suite d'un fiasco en Libye. Mais peut-elle encore faire confiance à cet ancien légionnaire au passé trouble ?
Chaque matin, en allant au marché des Carmélites où il travaille comme journalier, dans un faubourg populaire de Vienne, Robert Simon scrute l'intérieur du café poussiéreux dont il rêve de reprendre la gérance. Encouragé par l'effervescence qui s'est emparée de la ville, en pleine reconstruction vingt ans après la chute du nazisme, il décide, la trentaine venue, de se lancer dans une nouvelle vie. Comme le lui dit sa logeuse, une veuve de guerre : « il faut toujours que l'espoir l'emporte un peu sur le souci. Le contraire serait vraiment idiot, non ? ».
En cette fin d'été 1966, c'est avec un sentiment d'exaltation qu'il remet à neuf le lieu qui va devenir le sien. Homme modeste, de peu de mots, il trouverait prétentieux de lui donner son propre patronyme : ce sera donc le « Café sans nom », où va bientôt se retrouver un petit monde d'habitués. Le succès est tel que Robert ne tarde pas à proposer à Mila, une jeune couturière juste licenciée par son usine, de venir le seconder.
En quelques traits, en quelques images saisissantes, l'écrivain rend terriblement attachantes les figures du quotidien qui viennent, le temps d'un café, d'une bière ou d'un punch, partager leurs espoirs ou leurs vieilles blessures. Et si, au fil des saisons et des années, des histoires d'amour se nouent, bagarres et drames ne sont jamais loin, battant le pouls de la ville.
Robert Seethaler puise en effet l'inspiration de son nouveau et magnifique roman dans l'endroit qui l'a vu naître : ses descriptions de Vienne émergeant des décombres, à l'ombre tutélaire de la Grande Roue du Prater, confèrent aux personnages du Café sans nom, et notamment à celui qui en est l'âme, une tendresse et une saveur bien particulières.
A travers une poignée d'instants, Robert Seethaler fait surgir un monde perdu entre les quatre murs d'un café de Vienne dans les années 1960... et nous fait entendre, derrière les phrases, les pas feutrés du temps qui passe.
Un texte renversant de douceur et de simplicité, comme une tartine de saindoux accompagnant une chaude bolée de punch, une triste nuit d'hiver.
Une merveille.
Le nouveau roman de Camille Pascal : une plongée haletante au coeur de la Régence de 1718. Rentrée Littéraire 2022. 27 avril 1718. Un incendie ravage le Petit-Pont, menaçant Notre-Dame. Alors qu'à Paris l'air est tout en feu, au château de Sceaux, la duchesse du Maine souffle sur un autre brasier bien plus dangereux pour le Régent, celui du complot.
Mariée à l'aîné des bâtards de Louis XIV, haute comme trois pommes mais animée de l'orgueil d'une princesse du sang, cette précieuse règne sur sa petite cour de beaux esprits comme sur son mari. Soutenue en secret par le prince de Cellamare, ambassadeur du roi d'Espagne, et encouragée par les survivants de la vieille cour du Roi-Soleil, elle va intriguer avec passion.
Ainsi, en ce printemps 1718, un vent de fronde se lève sur la France et une véritable course-poursuite pour le pouvoir s'engage entre la duchesse d'un côté et le Régent de l'autre.
À travers les méandres des conspirations politiques, les haines familiales et une galerie de portraits tous plus extravagants les uns que les autres, Camille Pascal fait renaître avec virtuosité le temps enflammé et haletant de la Régence.
La duchesse du Maine, l'abbé Dubois, le cardinal de Polignac, le duc de Richelieu...
Ces grands noms de l'Histoire de France sont tous habilement mis en scène par Camille Pascal qui nous dévoile avec brio la conjuration de Cellamare.
L'auteur de La Chambre des dupes impressionne par son style flamboyant et érudit pour nous conter les dessous d'une conspiration qui a brillé par ses défaillances... Passionnant !
Ce roman inédit de Jean-René Huguenin, Les Enfants de septembre, est une véritable révélation.
Ce roman met en scène trois jeunes garçons : Philippe, fils de bourgeois (c'est aussi le nom de famille qu'il porte avec dégoût) dont le père s'est compromis dans la Collaboration ; Nicolas, fils d'une très modeste famille juive dont les parents sont emmenés sous ses yeux par la Gestapo et qu'il ne reverra jamais ; Bertrand, issu d'un milieu bourgeois lui aussi mais dont le père chirurgien tente d'aider les juifs persécutés et de calmer les positions inverses de sa femme. Trois jeunes gens, trois adultes, dans les remous de l'histoire, que la vie fait se rencontrer, qu'elle sépare et réunit à nouveau. Leurs trajectoires disent la vulnérabilité du jeune âge face aux désastres des événements ou à la lâcheté des hommes, puis le long cheminement, fait de douleurs diverses jamais guéries, de résistances et de désillusions, d'amertume et de renoncements, vers l'âge adulte.
Jean-René Huguenin notait dans sa préparation à ce roman : " Au fond, le thème général est le vieillissement : orgueil et violence d'une jeunesse farouche, exagérée, l'inévitable déception sentimentale suivie de la non moins inévitable erreur sentimentale : le mariage. De là l'ennui, la mauvaise conscience du confort, parallèle à un certain dessèchement. "
Tous les thèmes chers à l'auteur sont présents, les paysages - la ville, la mer - y servent encore d'écrins. La lucidité de Jean-René Huguenin sur la nature humaine, celle de l'âge adulte surtout, est quasi chirurgicale : hypocrite, lâche, misérable en somme, au regard des ambitions de la jeunesse, exaltée, toute-puissante dans la certitude d'atteindre ses idéaux, mais que la société va réduire à ce qu'elle est elle-même, médiocre et limitée, comme un inéluctable naufrage.
Un roman inédit du fascinant Jean-René Huguenin !
Quel bonheur de découvrir, plus de soixante ans après sa disparition, ces pages vibrant de jeunesse, où brûle, intact, son mépris féroce des compromissions et de la lâcheté des hommes.
Pour les inconditionnels de Huguenin et pour tous les autres !
' La conversation se poursuivit sans interruption dans le calme de la chambre 201 sans que les deux jeunes gens s'aperçussent de l'écoulement silencieux du temps. La vie se rétrécissait pour se loger seulement dans l'extrême pointe du moment présent. Ils oublièrent la nuit qui avançait et s'approfondissait dans le frémissement du silence et de l'air marin. '
En 1939, Jun est étudiant au Conservatoire de Paris. Mais le conflit sino-japonais le contraint à rentrer au Japon. En quittant la France, il laisse derrière lui son grand amour, sa ' reine de coeur '. Des décennies plus tard, Mizuné, jeune altiste parisienne, découvre un roman qui résonne étrangement avec la destinée tragique de ses grands-parents, qu'elle n'a pas connus.
Cette histoire, si intimement liée à la musique, et qui fut autrefois brisée par la guerre et la folie des hommes, pourrait bien trouver un prolongement inattendu...
« L'agente immobilière m'avait prévenue : parapher la page 3 de mon bail n'allait sûrement pas me plaire. Il y était écrit que je m'engageais à occuper mon nouvel appartement "en bon père de famille". Un bon père de famille, c'est un personnage de droit qui représente la norme, le neutre universel autour duquel on structure la société. C'est à ce moment-là que tout s'est connecté : quand on m'a contrainte, par écrit, à faire allégeance à un système qui place la moralité des pères au centre, en niant mon vécu et celui de millions de femmes et d'enfants victimes de leur violence. Car finalement, qui était mon père ? Un héros parti trop tôt ? Un monstre misogyne coupable de violences ? La réalité se situe au-delà de ces stéréotypes. Il n'était ni un monstre ni un héros, c'était un homme statistiquement normal. Un bon père de famille. »
Dans cet essai à la première personne où s'entremêlent intime et politique, Rose Lamy montre comment les bons pères de famille, en tant qu'individus et en tant que classe sociale, maintiennent le silence autour des violences intrafamiliales. Avec ce nouveau livre où l'on retrouve la finesse d'analyse qui fait son succès, elle achève de s'imposer comme l'une des voix incontournables du féminisme contemporain.
Rose Lamy est l'autrice de Défaire le discours sexiste dans les médias (Lattès, 2021 ; Points, 2022).
Roumaine de naissance, française de plume, la princesse Bibesco (1886-1973), l'un des auteurs les plus lus de l'entre-deux-guerres, rivale de Colette et Anna de Noailles, admirée de Marcel Proust, Rainer Maria Rilke et Paul Claudel, fut un personnage flamboyant. Elle traversa le vingtième siècle en ne laissant jamais personne indifférent sur son sillage.
Son originalité séduisait ou agaçait. Jet-setteuse avant l'heure, elle fut une insatiable voyageuse de l'Orient-Express, une intrépide pionnière des airs à bord des premiers avions. Grande séductrice, sa poursuite de l'amour fut passionnée et désenchantée, du roi Alphonse XIII à Henry de Jouvenel. Diplomate de l'ombre, elle fut l'intime de ceux qui font l'Histoire, intriguant subtilement et dangereusement pour défendre les intérêts de son pays et la paix en Europe.
Marthe Bibesco a tout vécu, les tragédies de son siècle, les drames intimes et les trahisons, la célébrité, le luxe inouï et l'exil désargenté à Paris à partir de 1945. Pendant onze ans, elle a été séparée de sa fille unique, enfermée en Roumanie communiste. Jamais elle ne s'est résignée.
Aude Terray est allée sur ses traces en Roumanie, à Londres et à Paris. Elle nous livre un portrait intime d'une femme incandescente et complexe.
Cette aristocrate issue d'une haute lignée traversa le XXème siècle avec un certain aplomb et infiniment de panache.
Loin d'être une simple chronique mondaine, cet essai qui se lit d'une traite embrasse la dimension tragique de cet incroyable destin, un pur délice !
Qu'est-ce que boire ? Y a-t-il une esthétique du vin ? Une philosophie de l'ivresse ?
Brassant des thèmes originaux en la matière, comme la connaissance, l'expérience sociale ou la morale, ce livre, à savourer sans modération, sillonne la route allant de notre palais à notre cerveau.
Pierre-Yves Quiviger, qui se définit comme un «amoureux passionné du vin», y propose une réflexion inédite, érudite et vivante à la fois. De Platon à Clément Rosset en passant par Rousseau, de la Bourgogne au bordelais, du Jura à l'Auvergne il explore les liens entre le plaisir sensoriel que procure la Dive bouteille et la connaissance intellectuelle que l'on en a (ou que l'on aura après l'avoir lu), tout en nous faisant partager, d'une plume allègre et précise, sa joyeuse obsession viticole.
" Une ode joyeuse à la connaissance du vin." Le Figaro
Alors qu'en ce début de Ve siècle les «?barbares?» pénètrent en Italie et menacent le gouvernement impérial de Milan, le jeune empereur Honorius décide de déplacer sa capitale dans une petite ville facilement défendable de l'estuaire du Pô. Dès lors, et jusqu'en 751, Ravenne est la capitale de l'Empire romain d'Occident, puis celle de l'immense royaume de Théodoric le Goth et enfin le centre du pouvoir byzantin en Italie. Durant ces trois siècles d'une richesse exceptionnelle et pourtant peu connus, d'immenses mouvements de fond refaçonnent l'Occident, qu'il s'agisse de la place de Rome, de l'affirmation de Byzance, des invasions des Goths et Ostrogoths, de la naissance de l'islam ou des terribles luttes intestines du christianisme. Racontant la vie de l'impératrice Galla Placidia et de l'archevêque Damien, les réalisations d'un cosmographe extraordinaire, les guerres qui déchirent l'Empire ou les querelles théologiques entre ariens et trinitaires, Judith Herrin offre une formidable fresque de trois siècles d'histoire méditerranéenne. L'auteure achève ainsi de démolir le cliché éculé d'un Occident entré dans un «?âge sombre?» après la chute de Rome.
L'âge d'or de Ravenne représente une période charnière entre l'Antiquité et le Moyen âge.
Cette ville fut l'un des berceaux des débuts du christianisme et donc de notre civilisation occidentale. Habilement articulé autour des grands personnages historiques de cette époque, cet essai déborde d'une vitalité contagieuse, indissociable de l'érudition de son auteure. Formidable !
Avant, on n'avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses...
Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté.
Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l'encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient... sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d'une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes.
Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau.
Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais.
Un conte écologique moderne, drôle et sombre à la fois, empreint de métaphores servant de belles réflexions et jouant, non sans humour, avec les stéréotypes du monde foisonnant de la sorcellerie.
Un texte qui médite sur le pouvoir émancipateur de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec la vie.- Rentrée littéraire 2023 - Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'
À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman.
J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la
Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles.
Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.
Cet essai brillant, personnel et formidablement mené porte un regard d'une justesse saisissante sur La Recherche. Par sa fine analyse des arcanes de l'aristocratie, dont elle est issue, et du jeu de la fiction, l'autrice nous montre à quel point ce roman inépuisable a été pour elle facteur de sens, comme il l'a été pour le narrateur. Mieux comprendre le monde et y trouver sa place, tel est en effet le pouvoir de la littérature à son meilleur, lorsqu'elle atteint l'universel... Passionnant, émouvant, prodigieux !
Après Hamnet, Maggie O'Farrell nous entraîne dans la Renaissance italienne pour redonner vie à une femme libre, rebelle, incomprise. Portée par une écriture d'une beauté inouïe, une oeuvre lumineuse et poignante.
C'est un grand jour à Ferrare. On y célèbre les noces du duc Alfonso et de Lucrèce de Médicis. La fête est extravagante et la foule n'a d'yeux que pour le couple.
La mariée a quinze ans.
Rien ne l'avait préparée à ce rôle. Elle n'était que la troisième fille du grand duc de Toscane, la discrète, la sensible, celle dont ses parents ne savaient que faire. Mais le décès soudain de soeur aînée a changé son histoire.
La fête est finie, Lucrèce est seule dans un palais immense et froid. Seule face aux intrigues de la cour. Seule face à cet homme aussi charismatique que terrifiant qu'est son mari.
Et tandis que Lucrèce pose pour le portrait de mariage qui figera son image pour l'éternité, elle voit se dessiner ce que l'on attend d'elle : donner vie à un héritier. Son propre destin en dépend...
" Il me faut tout savoir, les odeurs, les bruits, et surtout la lumière de Tanger, qui se fraye à l'aube un chemin entre les interstices étroits des persiennes, peu importe la place du soleil. "Par ces mots débutent les premiers jours de Manelle au Maroc, au début des années 1950. Par ces mots, toujours, Lina découvre les vingt ans de cette grand-mère qui vient de les quitter, emportant l'ailleurs qu'elle gardait secret. Elle décide de prendre un aller sans retour pour retracer sa trajectoire dans ce pays encore étranger. Derrière le noir et blanc des cartes postales de l'époque, celles dont Manelle disait qu'elles permettaient de tout inventer, la ville d'hier ouvre ses portes au son des voix de Radio Le Caire, des contes de rues et des cafés au-dessus de la mer. Sous statut international, elle abrite l'esprit de la Beat Generation qu'on lui connaît encore aujourd'hui, mais aussi le théâtre d'une résistance de l'ombre contre le protectorat et la naissance des premières associations de femmes luttant pour leurs revendications. Dès ses premiers pas à Tanger, Lina se plonge à son tour dans la fougue et la liberté de celle qui l'a précédée, touchant du doigt sa propre histoire et les mémoires indicibles qui façonnent notre héritage. Et répond ainsi aux questions qui guident chacune de nos pertes : Qui devient-on quand on nous quitte ? Quelle place, au monde, nous donnent ceux qui partent ?
" Il y a un grand bruit du côté de la porte, un grand froid, plusieurs vitres tombent comme la glace qui finit par céder à la lisière du toit, mais pas vraiment pareil. Des hommes, on ne sait pas qui ni combien tant ils semblent pressés, envahissent la pièce tels des chevaux furieux. "
À l'est de l'Europe, quelque part dans la
Zone de Résidence où sont cantonnés les Juifs en ce début du XXe siècle.
Henni a huit ans et vit avec sa famille dans un village ordinaire. Zelda, sa sœur aînée, est son modèle en tout. Un soir, à la fin de l'hiver, des hommes en furie pénètrent dans leur maison, comme dans tant de maisons ils sont entrés et entreront encore pour piller, pour punir et pour tuer. Dans l'affolement, une partie de la fratrie parvient à s'enfuir.
Les Ciels furieux raconte vingt-quatre heures de la vie d'Henni après cette intrusion. Et c'est comme si on marchait derrière elle, dans le froid, effaré mais renversé aussi par le monde que, pour survivre, elle recompose en pensée. Ce chemin semé de batailles, d'éblouissements et de crocs transcende à la fois l'incompréhensible nuit des violences et le feu de l'enfance.
Dans sa langue puissante et charnelle, Angélique Villeneuve traque les sursauts de grâce dans le moindre repli et brosse le portrait d'une petite fille exceptionnelle : actrice de sa propre vie, portée par un amour fou pour les siens, Henni est inoubliable.
Angélique Villeneuve, romancière, est l'autrice de
La Belle Lumière, 2020,
Maria, 2018, Grand Prix Société des Gens de Lettres,
Nuit de septembre, 2016, et
Les Fleurs d'hiver, 2014. Elle écrit également pour la jeunesse.
Avec une écriture intense et qui nous chavire, des mots simples et pourtant puissamment évocateurs, Angélique Villeneuve nous donne à voir la profonde noblesse de l'enfance. Le merveilleux, la poésie, l'amour absolu, la justesse et la justice, malgré les fracas du monde. Vous n'oublierez jamais Henni, parce qu'elle a du courage, elle a du cœur, et sans savoir elle sait parce qu'elle ressent. Avec elle et grâce à sa force d'âme, on veut et on peut croire que c'est vrai, "la nuit n'est jamais complète". Déchirant, sublime, éblouissant.
Le jeune médecin et critique littéraire Henry Ellis vient d'épouser Edith. Ils se sont rencontrés dans un groupe de libres-penseurs appelé la Vie Nouvelle, et se sont promis de construire un couple moderne, loin des rigidités de l'Angleterre victorienne. Au même moment, John Addington, grand bourgeois respecté par la bonne société londonienne, marié et père de trois jeunes femmes, entre en contact avec Henry. Ensemble, ils décident de concevoir un ouvrage à quatre mains : une étude historique de l'homosexualité depuis la Grèce antique.
Tout en travaillant à ce livre, chacun des deux coauteurs est pris dans les contradictions de sa vie intime. Henry aimerait consommer son union avec Edith, mais n'y parvient pas, et John est aux prises avec sa passion pour Frank, un homme rencontré à Hyde Park, ce qui met en péril son mariage.
Puis le procès scandaleux d'Oscar Wilde fait la une de tous les journaux du Royaume-Uni et change la donne... Deux mariages, deux affaires : un premier roman époustouflant sur le conflit entre l'ordre moral et notre besoin de liberté - rappelant E.M. Forster et Alan Hollinghurst - d'une étonnante actualité.
« Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable. »
Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et des scorpions.
Georgette est une seconde mère. Elle est indispensable. Mais socialement, elle demeure une fille, c’est-à-dire une domestique. Telle est la contradiction présente au cœur de ce récit subtil et déchirant.
En vingt-six séquences, Dea Liane décrit la vie quotidienne d’une famille sur le modèle du film amateur tel qu’il existait encore dans les années 90. En substituant des mots à des images, elle propose une nouvelle manière de raconter – sensible, précise. Sans oublier pour autant ce qu’elle doit à son autre langue maternelle : l’arabe.
Née en 1990 dans une famille syro-libanaise, Dea Liane est comédienne. Georgette est son premier roman.
THE SUNDAY TIMES BESTSELLER
« Et si vous n'aviez jamais vu de scène de sexe à la télé ou dans un film ? Quelles images peindriez- vous alors ? »
Du tabou des règles aux injonctions à être belle, de l'expérience de la parentalité aux céréales anti masturbation de Kellogg, Hollie McNish tend un miroir affectueux au monde qui nous entoure et à celui de son enfance.
À travers une série de divagations pleines d'esprit et d'humour, où alternent prises de position et poèmes brûlants, l'autrice interroge le quotidien de nos vies et ses interdits.
Loin de condamner notre société, sa vision enchantée sonde nos comportements et les décortique pour offrir des perspectives nouvelles sur les multiples façons de l'habiter poétiquement.
« Un mélange pétillant de mémoires, de poésie, d'essais et de nouvelles. » - Helen Brown, Telegraph
« Magnifiquement écrit. » - The Independent
« Elle écrit avec honnêteté, conviction, humour et de l'amour » - Kae Tempest
« Hollie décrit toujours exactement ce que je ressens » - Charly Cox
« Les mots inimitables de la poétesse/déesse Hollie McNish autour de nos quotidiens sont encore une fois d'une honnêteté redoutable, vraiment marrants et rafraichissants... On a jamais eu autant besoin d'elle » - Stylist
La soeur jumelle. Puis la mère. Puis la petite fille. Puis le fils adolescent, et enfin le père. Le 24 mars 2022 une famille française se jette du septième étage de son balcon, face au lac Léman, à Montreux, en Suisse.
"Suicide collectif", concluent presque aussitôt les enquêteurs, malgré la présence de deux enfants mineurs. Un an plus tard, le dossier est clos. Les autorités ont posé une chape sur le "mystère de Montreux", un peu comme soixante ans plus tôt un cercueil fut scellé sans autre forme de procès sur le corps du grand-père des jumelles, l'écrivain Mouloud Feraoun, assassiné par l'OAS aux derniers jours de la guerre d'Algérie.
Quel scénario s'est imposé à cette famille lorsque la police a frappé à sa porte ? D'où lui vient sa "grande méfiance à l'égard de l'État" ? Pourquoi faudrait-il laisser à cette tragédie sa "part de mystère", comme l'enjoint le commissaire qui commente l'affaire ? Peut-on relier des morts par-delà les pays et les sépultures ?
A partir d'un fait divers frappant, Ariane Chemin livre une intense réflexion sur la transmission, la famille, et la façon dont la mémoire traumatique se transforme en instinct de protection, parfois jusqu'à l'extrême...
Du grand travail de journaliste, saisissant et poignant.
Au château, il y a le père, vieux lion du cinéma français et gloire nationale. Il y a la jeune épouse, ex-Miss Provence- Alpes-Côte d'Azur, entièrement dévouée à sa famille et à la paix dans le monde. Il y a les jumeaux, la demi-soeur. Quant à l'argent, il a été prudemment mis à l'abri sur des comptes offshore. Au château, il y a aussi l'intendante, la nurse, le coach, la cuisinière, le jardinier, le chauffeur. Méfions-nous d'eux. Surtout si l'arrêt mondial du trafic aérien nous tient dangereusement éloignés de nos comptes offshore.
« Le décalage ironique est d'emblée donné de cette délicieuse, rocambolesque et acerbe farce, où la réalité se joue de la fiction avec des accents de polar et de comédie de boulevard. » (Fabienne Pascaud, Télérama)
« On se délecte à nouveau, dans ce cinquième livre, de son art de peindre l'époque, élégamment mais impitoyablement, en touches légères et cruelles. (...) Surtout, au-delà de la virtuosité narrative, Monument national esquisse une réflexion sur les fantasmes et les rêves qui nous animent. » (Renaud Pasquier, La Croix)
L'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?
Une étudiante en histoire de l'art loue la maison d'un professeur dont elle suit les travaux de recherche. Il la prévient simplement que sa femme Agnes, qui est peintre, viendra occuper quelques jours l'atelier du premier étage.
Lorsque celle-ci arrive, une intimité se noue entre les deux femmes : au fil de leurs rencontres dans l'escalier, dans l'atelier ou au café, Agnes se confie sur sa jeunesse, sa famille, son mariage, ses enfants et son rapport à l'art. Il apparaît petit à petit qu'Agnes n'a plus d'autre endroit où aller. Les moments de sa vie racontés avec frénésie trahissent une personnalité dispersée et mouvante. Sa créativité, qui reste à l'état d'une peinture blanche sur une toile blanche, s'en ressent.
Dans ce roman empreint d'une atmosphère trouble et sensuelle, Aysegül Savas, d'une plume précise et subtile, plonge son lecteur dans le monde inquiétant de la création et interroge la figure de l'artiste: l'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?
L'atmosphère feutrée d'un bourg médiéval, un appartement où la cohabitation se prolonge, et un troublant face à face entre une femme qui parle et une autre qui se tait...
Une prodigieuse exploration de l'art, sa signification et les affres de la création, mais aussi de la vie, les vicissitudes conjugales et familiales, l'incommunicabilité, la compassion ou l'éloignement, le sauve-qui-peut ou l'effondrement...
Entre fascination et confidences s'immisce alors une inquiétante étrangeté qui se déploie dans un crescendo virtuose, étourdissant vertige qui nous mène jusqu'au bord de l'abîme, là où transparaît ce qui se dissimule sous le vernis des apparences...
Dans un style élégant, précis et nuancé, l'autrice scrute l'âme humaine en profondeur pour nous livrer un saisissant, un puissant, un édifiant portrait de femme. Remarquable !
"Dans le noir, la monstre fait même peur aux loups enragés sous mon lit sauf que je ne peux pas m'enfuir de ma peau.
Je veux que quelqu'un la tue mais personne ne la voit.
Je veux qu'elle meure mais je ne sais pas comment elle s'appelle.
Je cherche son nom partout."
La folie qui parcourt ce roman électrise par sa brutale justesse et la sauvagerie poétique de son regard sur le monde.
Et Léna Ghar réinventa le roman d'apprentissage !
Tumeur ou tutu vous surprendra par sa langue électrique et poétique.
Un premier roman fascinant, un monologue fulgurant sur la maltraitance des enfants et les violences intrafamiliales. La révélation de cette rentrée littéraire !
Un roman d'aventure magnétique et foisonnant. À la suite de ses personnages ballotés par l'Histoire et les éléments dans des décors grandioses, Yan Lespoux nous entraîne à la recherche de la lumière dans le tumulte du monde.
Quand les empires sombrent, quand les sociétés se délitent, des brèches se créent qui permettent de s'immiscer dans les interstices de l'Histoire.
1627, sur la route des Indes, dans la fureur d'une ville assiégée, dans le dédale des marais et des dunes battues par le vent, l'aventure est en marche et trois héros ordinaires verront leur destins réunis par une tempête dantesque...
Il y a Marie sur la côte landaise. Pour échapper aux autorités qui la recherchent, elle s'est réfugiée dans une communauté de pilleurs d'épaves sous la coupe d'un homme brutal. La jeune fille à peine sortie de l'adolescence refuse pourtant de baisser la tête.
Au Brésil, il y a Diogo, orphelin engagé dans la guérilla portugaise qui tente de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais.Et à Goa, il y a Fernando, engagé de force dans l'armée portugaise, qui met tout en oeuvre pour échapper à sa condition.
Avec Pour mourir, le monde, Yan Lespoux nous offre un roman d'aventure magnétique et foisonnant. À la suite de ses personnages ballotés par l'Histoire et les éléments dans des décors grandioses,il nous entraîne à la recherche de la lumière dans le tumulte du monde.
Au XIXe siècle naît à l'île de La Réunion un garçon créole : Edmond. Ses parents aimeraient que leur fils grandisse aux abords des champs de canne à sucre, des rires plein le coeur, l'esprit entièrement libre. Le malheur en décide autrement. D'abord, il fait d'Edmond un esclave. Dans la foulée, un orphelin. Après, un garçonnet analphabète.
La vie s'annonce infernale, mais l'enfant a un talent sans pareil : celui de déjouer les pronostics. Recueilli et élevé par un botaniste amoureux d'orchidées, Edmond est un prodige dès qu'il met les pieds dans un jardin.
1841. Âgé de douze ans, vif et rusé comme quatre, Edmond fait l'une des plus extraordinaires découvertes du monde : un nouveau fruit, un nouvel arôme, le plus savoureux, le plus connu, le plus aimé qui soit au XXIe siècle encore !
Le fruit le plus rare raconte les aventures rocambolesques d'Edmond, maillon d'une chaîne qui unit le Mexique, l'Espagne, la France et La Réunion, autour d'un petit fruit pas comme les autres. Et voici donc une histoire vraie, amère, délicieuse et envoûtante.
Vie d'Edmond Albius, jeune esclave de l'île de la Réunion qui, à l'âge de douze ans, découvrit le procédé de pollinisation manuelle de la vanille... épice qui déferla alors sur le monde entier.
En nous rendant la mémoire, Gaëlle Bélem rend toute sa dignité à ce génial botaniste, condamné par sa condition à l'ombre.
Un hommage sincère et vibrant. Extraordinaire !