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Pascal Quignard
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Une femme perd son chat. En l'enterrant dans son jardin, elle met au jour un trésor. Elle voyage. Elle rencontre un homme en Italie. En l'espace d'un an, sa vie est entièrement transformée.
« J'avais sept ans. J'ai toujours pressenti qu'une douleur lumineuse me toucherait un jour. Je savais que cette douleur inexplicable proviendrait de cette heure où tout, quand j'étais petite, s'était perdu. Il y avait une sorte de neige à la fin de mon enfance qui tombait en silence. Tout devait sortir du fond du monde comme le soleil sort de la nuit. »
Pascal Quignard est né en 1948 à Verneuil-sur-Avre (France). Il vit à Paris. Il est romancier (Carus, Le Salon du Wurtemberg, Tous les matins du monde, Terrasse à Rome, Villa Amalia, Les Solidarités mystérieuses, Les Larmes, Dans ce jardin qu'on aimait, L'Amour la mer). Il a composé deux ensembles où la fiction est mêlée à la réflexion (Petits traités, 1981-1990, tomes I à VIII ; Dernier royaume, 2002-2023, tomes I à XII). -
Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse. Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura : Je ne sais comme dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids.
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"Il faut avoir du courage quand le bonheur est là. C'est tellement rare : accueillir le bonheur. Il ne faut pas broncher quand il jaillit, spontané, étonnant, debout, effaré, raide, pressant, incompréhensible. Il ne faut pas pâlir devant le bonheur, pas plus qu'on ne doit trembler devant la souffrance."
Au fil de ce roman éblouissant, l'auteur de Tous les matins du monde explore les mystères de la création musicale et de la passion amoureuse, dans l'Europe funeste et enfiévrée du XVIIe siècle. -
Compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour
Pascal Quignard
- Seuil
- Fiction et Cie
- 5 Janvier 2024
- 9782021549508
« Naissant, ne parlant pas, sans force, projeté dans les airs, nu, pleurant, surgissant dans l'orée du soleil... » Qu'est-ce que les anciens Romains entendaient par enfance ? Pourquoi, chez les anciens Grecs, le premier des dieux est-il Chaos, avant même le ciel et la nuit ? Qu'est-ce que le sommeil ? Qu'est-ce qu'une énigme ? Que veut dire Tirésias dans sa réponse alambiquée sur l'immense plaisir que ressentent les femmes ? Quelle est l'origine du mot sex ? Qu'est-ce qu'un fantôme ? Une sirène ? La Lorelei ? Psychè ? Hérô ? Comment la vie intra-utérine se prolonge-t-elle dans la vie atmosphérique sans y trouver de fin ? Pourquoi l'expérience humaine serait-elle bornée par le langage alors qu'il lui a fallu l'apprendre ? En quoi son destin serait-il voué à la vie en société ?
Pascal Quignard est né en 1948 à Verneuil-sur-Avre (France). Il vit à Paris. Il a écrit entre autres Vie secrète, Le sexe et l'effroi, La nuit sexuelle, Angoisse et beauté, L'amour conjugal, Dans ce jardin qu'on aimait, L'amour la mer, Les Heures heureuses. -
Derrière les heures ce sont les paysages. Le temps qui se tient derrière le temps c'est la rotation des paysages.Le printemps, l'été, l'automne, l'hiver.Les paysages sont les visages inoubliables du temps originaire qui fuse.
Donner une forme imprévisible à sa propre vie et s'y tenir quelle qu'elle soit devenue, tel est le but de l'ascèse.
À l'intérieur de l'énigme de chaque vie, chacun devient alors l'indice d'une chance, d'un heur qui est comme tombé du ciel. J'ai eu l'heur de vivre.Bon heur : bonne pioche.Mal heur : mal chance, mauvaise étoile. -
Le révérend Simeon Pease Cheney est le premier compositeur moderne à avoir noté tous les chants des oiseaux qu'il avait entendus, au cours de son ministère, venir pépier dans le jardin de sa cure, au cours des années 1860-1880.
Il nota jusqu'aux gouttes de l'arrivée d'eau mal fermée dans l'arrosoir sur le pavé de sa cour.
Il transcrivit jusqu'au son particulier que faisait le portemanteau du corridor quand le vent s'engouffrait dans les trench-coats et les pèlerines l'hiver.
J'ai été ensorcelé par cet étrange presbytère tout à coup devenu sonore, et je me suis mis à être heureux dans ce jardin obsédé par l'amour que cet homme portait à sa femme disparue. -
"Je n'ai jamais ressenti aucun sentiment de nation. Aucun sentiment de territoire. Seules les langues m'émerveillent.
Rare l'instant où on voit sur les lèvres d'un enfant l'instant où le son devient un mot.
Très rares les humains qui ont pu voir filmée, ou dessinée, ou enregistrée, ou narrée la scène exacte où ils ont pris origine juste avant l'instant x où ils sont conçus.
Mais plus encore l'instant de bascule d'un système symbolique dans un autre: la date de naissance de leur langue, les circonstances, les lieux dans l'espace,le temps qu'il faisait dans le site, la rivière, les arbres, la neige.... C'est une chose extraordinaire que d'être resté en contact avec la contingence de l'origine.
Le français a cette chance. Le 14 février 842, un vendredi, à la fin de la matinée, sur le bord de l'Ill, dans un froid terrible, sur les lèvres des soldats francs, quand ils ont à proclamer leurs serments, une étrange brume se lève. On a appelé cette brume le "français". Nithard, le premier a écrit le français. Je vais vous raconter l'histoire de Nithard et de son frère jumeau Hartnid." Pascal Quignard -
"Qu'est-ce que je cherche, tome après tome, dans Dernier Royaume ? Une autre façon de penser à la limite du rêve. Une façon de s'attacher au plus près de la lettre, à la fragmentation de la langue écrite, et d'avancer en décomposant les images des rêves, en désordonnant les formes verbales, en exhumant les textes sources. Quelle étrange falsification a lieu dans le rêve ? Dans le dessin qui naît sous les doigts ? Dans le langage qui gémit ? Dans la pensée qui hallucine ? Dans la musique même ? Quel est ce mystérieux fantôme ou appelant ?
Ce dixième tome de Dernier royaume n'a qu'un sujet : le faux qui fait le fond de l'âme. Le fond de l'âme hallucine. Le langage dédouble ses fantômes. Tous les arts élèvent des mondes faux. Même la dépression est un rêve.
L'art dès son origine témoigne activement d'un passé présent : d'un rêve actif qui passe les générations et remanie ce qu'il fait revenir. L'art de la préhistoire est une référence fondamentale pour toutes les populations humaines actuelles. C'est le véritable patrimoine. Ce sont peut-être même les seules traces d'un fond universel qui s'est dispersé avec la curiosité territoriale propre à l'espèce et l'éparpillement des langues qui sont impuissantes à offrir d'aussi saisissantes archives originaires au fond des mots dont elles usent."
Pascal Quignard
-
"Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie toute crue. Alors le coeur se serre. On se tient à des morceaux de bois pour voir encore un peu le spectacle qui saigne d'un bout à l'autre du monde et pour ne pas y tomber."
Grand Prix du Roman de l'Académie française -
La haine de la musique
Pascal Quignard
- Calmann-Lévy
- Littérature Française
- 10 Janvier 1996
- 9782702156254
" Quand la musique était rare, sa convocation était bouleversante comme sa séduction vertigineuse.
Quand la convocation est incessante, la musique repousse.
Le silence est devenu le vertige moderne.
Son extase.
J'interroge les liens qu'entretient la musique avec la souffrance sonore. "
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Le neuvième tome de Dernier Royaume est consacré à la pensée. Ainsi Pascal Quignard arrive au coeur de sa quête. Livre après livre, Dernier Royaume cherche à éprouver une autre façon de penser. Un mode de penser qui n'a rien à voir avec la philosophie. Une façon de s'attacher à la lettre, à la fragmentation de la langue écrite, et d'avancer en décomposant les images des rêves, en désordonnant les formes verbales, en exhumant les textes sources. Ce livre explore trois choses. Comment la pensée et la mort se touchent. Comment la pensée est proche de la mélancolie. Comment la pensée s'abrite auprès du traumatisme. Celui qui pense « compense » un très vieil abandon. Ce qui fait le fond de la pensée c'est la mère manquante.
De même que le rêve est un sens dont les images désordonnées, condensées, paradoxales, intuitionnent quelque chose qui a précédé le sommeil et qui fait retour en elles, de même la pensée est un sens qui use de mots écrits, retranscrits, retraduits, épluchés, étymologisés, néologisés, lesquels projettent des liens entre des silhouettes éparses, où on s'est jadis perdu. -
« Il y a vingt ans j'ai composé les huit tomes des Petits Traités. Ils sont parus aux éditions Maeght.
Dernier royaume est un ensemble de volumes beaucoup plus étendu et étrange.
Ni argumentation philosophique, ni petits essais érudits et épars, ni narration romanesque, en moi, peu à peu, tous les genres sont tombés.
Enfant, durant toute mon enfance, chaque nuit, je tournais la tête du crépuscule jusqu'à l'aube. Cela me paraissait beaucoup plus intéressant que dormir. C'était peut-être un signe de carence mais cela m'excitait. C'est vraiment une tête qui tourne à toute allure que ces volumes. Un éclair de tête. Ce n'est pas un jugement sur le temps ou le monde ou la société ou l'évolution humaine : c'est le petit effort d'une pensée de tout.
Une petite vision toute moderne du monde.
Une vision toute laïque du monde.
Une vision toute anormale du monde. »
Pascal Quignard -
« Il y a vingt ans j'ai composé les huit tomes des Petits Traités. Ils sont parus aux éditions Maeght.
Dernier royaume est un ensemble de volumes beaucoup plus étendu et étrange.
Ni argumentation philosophique, ni petits essais érudits et épars, ni narration romanesque, en moi, peu à peu, tous les genres sont tombés.
Enfant, durant toute mon enfance, chaque nuit, je tournais la tête du crépuscule jusqu'à l'aube. Cela me paraissait beaucoup plus intéressant que dormir. C'était peut-être un signe de carence mais cela m'excitait. C'est vraiment une tête qui tourne à toute allure que ces volumes. Un éclair de tête. Ce n'est pas un jugement sur le temps ou le monde ou la société ou l'évolution humaine : c'est le petit effort d'une pensée de tout.
Une petite vision toute moderne du monde.
Une vision toute laïque du monde.
Une vision toute anormale du monde. »
Pascal Quignard -
Le Livre:
« Un diptyque
Les deux volumes, Les Paradisiaques, Sordidissimes, forment un diptyque. D'un côté le lieu enchanté, de l'autre côté l'objet d'épouvante. Comme dans les contes, c'est l'objet sordide qui permet de s'introduire dans le lieu le plus doux.
Il s'agit d'un couple indissociable.
Face au monde utérin qu'on quitte dans la naissance, le monde souterrain où on entre dans la mort.
Face au lieu perdu involontairement, l'objet qu'on perd activement en le plaçant auprès de la dépouille.
Face au site introuvable où le corps se fabrique, la tombe qu'on cherche à signaler à la communauté avec des pierres qu'on amoncelle.
Sordidissimes
Sordidissimes - le tome V de Dernier royaume - est consacré à l'objet sale et sacré, originaire et voilé, malodorant et contagieux, indigne et précieux. A Rome on appelait « sordes » les habits de deuil, qu'on déchirait, qu'on ne lavait pas. Les Otomi appelaient « Vieux sac » la poche utérine qu'ils vénéraient comme une hotte merveilleuse. Anna Freud demanda à être enterrée dans le vieux manteau de son père qu'elle avait fait reprendre par une couturière dans ce dessein. L'objet sordide est le sexe masculin voilé qu'on dévoile au cours des mystères. Puis c'est l'objet qu'on sacrifie dans la tombe en le plaçant auprès du mort. C'est ce que Georges Bataille appelait la part maudite. C'est ce que Jacques Lacan appela « objet petit a ». C'est ce que les new-yorkais appelèrent junk. C'est ce que les anciens Japonais « blessés » par l'amour cherchaient à exhiber comme autant de « blessures » prestigieuses, petits doigts coupés, fourreaux de pénis découpés, cheveux tranchés, témoignages des bagarres, preuves intimes et rebutantes des sentiments intenses qu'ils portent à ceux ou celles qu'ils aiment. Sordidissimes rassemble toutes ces reliques, miroboles, jokers, gâteaux apéritifs, la fève des rois, la crête du coq, la bûche de Noël, la laisse de mer, les langues mortes, le nombril, tous les secrets, le silence. »
Pascal Quignard -
Dernier royaume Tome 11 ; l'homme aux trois lettres
Pascal Quignard
- Grasset
- Martine Saada
- 2 Septembre 2020
- 9782246824886
« Le tome VIII, Vie secrète, se consacrait à la question "Qu'est-ce que l'amour ?" Le tome IX, Mourir de penser, était consacré à la question "Qu'est-ce que penser ?" Le tome X, L'Enfant d'Ingolstadt, posait la question "Qu'est-ce que la peinture ?"
Le tome XI de Dernier royaume, L'homme aux trois lettres, c'est mon "Qu'est-ce que la littérature ?"
C'est ainsi que Pascal Quignard présente ce nouveau tome de Dernier Royaume. Il se pose la question de l'art auquel il a consacré toute sa vie.
Dans la forme « océanique » qui caractérise ces volumes, il explique le bonheur qu'il a retiré de cette passion qui ne s'est jamais démentie.
« Jaime les livres. J'aime leur monde. J'aime être dans la nuée que chacun d'eux forme, qui s'élève, qui s'étire. J'éprouve de l'excitation à en retrouver le poids léger et le volume à l'intérieur de la paume. J'aime vieillir dans le silence, dans la longue phrase qui passe sous les yeux ».
Cette déclaration ouvre le nouveau merveilleux opus de Pascal Quignard, sans doute le plus autobiographique. -
Autour d'Emile Benveniste ; sur l'écriture
Jean-claude Coquet, Irène Fenoglio, Julia Kristeva, Charles Malamoud
- Seuil
- Fiction & Cie
- 21 Janvier 2016
- 9782021297959
En 1966 paraissait le premier volume des Problèmes de linguistique générale d'Émile Benveniste, mettant sous le coup des projecteurs les longs, patients et si riches travaux d'un des plus grands savants du XXe siècle. En 1976 s'éteignait, dans la discrétion, après sept années d'aphasie et d'immobilité, un auteur et professeur dont la recherche inépuisable dans le domaine du langage avait été l'unique projection de sa vie.
La publication, en 2012, des Dernières leçons. Collège de France 1968, 1969 est venue bousculer nos savoirs établis sur l'écriture. Le présent ouvrage offre une réflexion multipolaire sur un domaine dont l'emprise sur toutes les activités humaines n'est plus à décrire.
Deux textes inédits d'Émile Benveniste ouvrent le livre qui réunit, sous la direction d'Irène Fenoglio, les contributions de Jean-Claude Coquet, Julia Kristeva, Charles Malamoud, Pascal Quignard. Chacun d'entre eux s'interroge, en lecteur et admirateur d'Émile Benveniste, sur l'histoire profonde, les fondements, les représentations et les pratiques de l'écriture. A partir de leur domaine de connaissance (sémiotique, linguistique, psychanalyse, anthropologie, littérature) ils évoquent ce que fut pour eux et pour des générations entières cet homme de grande retenue au savoir immense et lumineux.
Pour accompagner leurs réflexions, de nombreux documents inédits et fac-similés sont ici reproduits.
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«?Sur la couverture du livre que vous tenez entre vos mains, ce n'est déjà plus le geste de l'abandon d'Ariane, ce sont les immenses ailes noires d'Hypnos qui déploient un tout nouveau monde obscur où elles entraînent l'abandonnée?» (Pascal Quignard, Images pour écrire).
À l'occasion de la donation de ses archives à la BnF, Pascal Quignard a confié à son amie Mireille Calle-Gruber le soin de composer, d'images et de mots, les illuminations mystérieuses qui emportent son oeuvre Sur le geste de l'abandon.
Et c'est tout l'univers de l'écrivain qui nous rêve. -
Dernier royaume Tome 7 ; les désarçonnés
Pascal Quignard
- Grasset
- Martine Saada
- 12 Septembre 2012
- 9782246800668
« Tout mythe explique une situation actuelle par le renversement d'une situation antérieure.
Tout à coup quelque chose désarçonne l'âme dans le corps.
Tout à coup un amour renverse le cours de notre vie.
Tout à coup une mort imprévue fait basculer l'ordre du monde et surtout celui du passé car le temps est contnûment neuf. Le temps est de plus en plus neuf. Il afflue sans cesse directement de l'origine. Il faut retraverser la détresse originaire autant de fois qu'on veut revivre. » -
Dernier royaume Tome 1 ; les ombres errantes
Pascal Quignard
- Grasset
- Littérature Française
- 28 Août 2002
- 9782246802150
« Il y a vingt ans j'ai composé les huit tomes des Petits Traités. Ils sont parus aux éditions Maeght.
Dernier royaume est un ensemble de volumes beaucoup plus étendu et étrange.
Ni argumentation philosophique, ni petits essais érudits et épars, ni narration romanesque, en moi, peu à peu, tous les genres sont tombés.
Enfant, durant toute mon enfance, chaque nuit, je tournais la tête du crépuscule jusqu'à l'aube. Cela me paraissait beaucoup plus intéressant que dormir. C'était peut-être un signe de carence mais cela m'excitait. C'est vraiment une tête qui tourne à toute allure que ces volumes. Un éclair de tête. Ce n'est pas un jugement sur le temps ou le monde ou la société ou l'évolution humaine : c'est le petit effort d'une pensée de tout.
Une petite vision toute moderne du monde.
Une vision toute laïque du monde.
Une vision toute anormale du monde. »
Pascal Quignard -
L'être du balbutiement ; essai sur Sacher-Masoch
Pascal Quignard
- Mercure de France
- Essais
- 9 Janvier 2014
- 9782715235212
Pour comprendre, pour lire Sacher-Masoch, il faut d'abord se débarrasser de l'équivoque du masochisme et des interprétations cliniques ou philosophiques qu'on en a données. Reste alors une parole, dont l'être n'est pas affirmation, nomination claire et consciente de soi, mais balbutiement. La recherche de l'être de Masoch devient alors une sorte d'enquête étymologique, qui recourt aussi bien à l'étude des racines grecques et latines qu'à des sortes de parenthèses - sur Heidegger ou le Roman de Renart - permettant d'approcher, comme des ruses de guerre de l'esprit, l'énigme masochienne. Ainsi Pascal Quignard développe-t-il un discours qui n'est ni psychanalytique ni structuraliste, ni historique ni marxiste, mais dévoilement d'une lecture indépendante, elle-même insérée dans le vaste discours des oeuvres littéraires, toujours contemporaines les unes des autres, toujours perdues les unes dans les autres, toujours en train de se lire.
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Rhétorique spéculative
Pascal Quignard
- Calmann-Lévy
- Littérature Française
- 18 Janvier 1995
- 9782702156247
" J'appelle rhétorique spéculative la tradition lettrée antiphilosophique qui court sur toute l'histoire occidentale dès l'invention de la philosophie. J'en date l'avènement théorique, à Rome, en 139. Le théoricien en fut Fronton.
L'expression courante : ôC'est un littéraire n'est pas une insulte. Elle est dotée de sens. Elle renvoie à une tradition ancienne, marginale, récalcitrante, persécutée, pour laquelle la lettre du langage doit être prise à la littera.
Cette tradition oubliée est la violence de la littérature. " -
Dernier royaume Tome 4 ; les paradisiaques
Pascal Quignard
- Grasset
- Martine Saada
- 5 Janvier 2005
- 9782246802167
« Un diptyque
Les deux volumes, Les Paradisiaques, Sordidissimes, forment un diptyque. D'un côté le lieu enchanté, de l'autre côté l'objet d'épouvante. Comme dans les contes, c'est l'objet sordide qui permet de s'introduire dans le lieu le plus doux.
Il s'agit d'un couple indissociable.
Face au monde utérin qu'on quitte dans la naissance, le monde souterrain où on entre dans la mort.
Face au lieu perdu involontairement, l'objet qu'on perd activement en le plaçant auprès de la dépouille.
Face au site introuvable où le corps se fabrique, la tombe qu'on cherche à signaler à la communauté avec des pierres qu'on amoncelle.
Les paradisiaques
Les trois premiers tomes de Dernier royaume étaient consacrés à un temps étrange, le jadis.
Le jadis est un temps mystérieux qui s'oppose au passé. Inorienté, il travaille le présent comme la foudre le ciel, comme la lave le fond de la terre, comme le big bang le fond de l'univers, comme la pulsion inconsciente le fond de l'âme.
Les Paradisiaques - le tome IV de Dernier royaume - est consacré à un espace étrange, le paradis.
L'espace où le temps mystérieux du jadis jouit est le paradis. C'est le lieu sans faute, humide, doux, vert, perpétuellement printanier. C'est le lieu immobile, irradiant, où a lieu le coup de foudre de l'amour. Dans ce lieu on ignore tous ceux qu'on avait cru connaître. Dans ce lieu on reconnaît sur-le-champ celui ou celle qu'on ignore. C'est la définition du coup de foudre. « Frappé par la foudre » se disait en latin « fanatique ». Les amants sont les seuls vrais fanatiques. Les Paradisiaques contiennent 42 contes sur la reconnaissance impossible de ceux qui se sont aimés.
Pascal Quignard -
Pascal Quignard. Faire résonner le plus ancien : Avec un texte inédit de Pascal Quignard : Les ruines de Carthage
Collectif
- Hermann
- 22 Mai 2024
- 9791037038906
Comment faire résonner le plus ancien dans l'instant présent ?
Comment faire résonner dans l'oeuvre le silence des ruines, le rugissement des vagues, l'avant-langage, la pulsation originelle ?
Inauguré par un texte inédit de l'auteur, Les ruines de Carthage, le présent ouvrage tente de souligner une dynamique créatrice qui articule deux gestes opposés mais complémentaires dans la poétique (poét(h)ique) quignardienne : le premier est apparenté à la nekuia (invoquer les morts), le second au saut dans l'inconnu (plonger dans l'origine). Le renouvellement constant qui se dessine dans l'oeuvre multiforme de l'écrivain-artiste invite à interroger les implications existentielles, esthétiques et performatives de ce double mouvement qui la porte et dont elle fait son battement propre.
Les textes ici réunis sont, pour la plupart, issus du colloque « Pascal Quignard et la Méditerranée », qui s'est tenu à Carthage du 2 au 4 mars 2023, et ont été revus pour la présente publication. Ils sont organisés selon deux axes. Le premier met l'accent sur les mécanismes de convocation de voix, d'ombres, d'images, de noms, d'oeuvres, et sur l'altérité intime du plus ancien à laquelle cette convocation ouvre, entre fascination et désir. Le deuxième axe, privilégiant le rapport entre la mer et la création, analyse le mouvement d'une poétique amniotique et océanique mettant en tension le « sauter absolu » et l'errance pure, « sans chemin », comme une même métaphore du geste créateur toujours renouvelé. -
Tous les matins du monde ; fiche de lecture
Pascal Quignard
- Les Editions de l'Ebook malin
- 26 Avril 2013
- 9782367880679
La collection Fichebook vous offre la possibilité de tout savoir du roman Tous les matins du monde de Pascal Quignard grâce à une fiche de lecture aussi complète que détaillée.
La rédaction, claire et accessible, a été confiée à un spécialiste universitaire.
Notre travail éditorial vous offre un grand confort de lecture, spécialement développé pour la lecture numérique. Cette fiche de lecture répond à une charte qualité mise en place par une équipe d'enseignants.
Cet eBook contient :
- Une table des matières dynamique
- La biographie de Pascal Quignard
- La présentation de l'oeuvre
- Le résumé détaillé (chapitre par chapitre)
- Les raisons du succès
- Les thèmes principaux
- L'étude du mouvement littéraire de l'auteur