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République des Lettres
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Édition intégrale. "Les Misérables", intitulé d'abord "Les Misères" par Victor Hugo, est le vaste roman historique, politique, social et philosophique de la vie du peuple français au début du XIXe siècle. Composé en cinq parties, il a pour fil conducteur l'histoire de Jean Valjean, qui a passé vingt ans au bagne après avoir volé du pain. Homme du peuple rendu mauvais par les injustices de la société, il parvient à changer d'identité et à faire fortune, devenant même un notable respecté de la commune où il s'est installé sous le nom de M. Madeleine. Il retrouve la paix de l'âme en sauvant la petite Cosette des griffes d'un couple d'aubergistes malfaisants, les Thénardier. L'inspecteur de police Javert soupçonne cependant l'honorable et généreux M. Madeleine d'être l'ancien bagnat Jean Valjean. Une vaste galerie de personnages inoubliables - Fantine, mère célibataire mourante forcée d'abondonner Cosette; Gavroche, le gamin de Paris héros des barricades; Gillenormand, nonagégaire voltairien; son beau-fils Marius, fervent révolutionnaire amoureux de Cosette, etc... - rythment les nombreux épisodes dramatiques ou heureux de l'épopée de Jean Valjean sur ce fond d'humanité souffrante et misérable mais toujours pleine de grandeur.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Herbert Marcuse. Dans "Éros et civilisation", Herbert Marcuse renouvelle l'interprétation marxiste des structures sociales répressives à la lumière d'une relecture de Freud. Il conteste le freudisme comme théorie de l'intégration psychologique individuelle dans la société et renverse la conception freudienne des pulsions. Il y découvre aussi toute l'importance de l'imagination et des forces d'utopie qui, à l'oeuvre dans l'art, par exemple, semblent renfermer la promesse d'un accomplissement du principe du plaisir. Au lieu de voir dans la pulsion de mort le principal moteur de la destinée humaine, il soutient que Éros (ou principe de plaisir) est la seule force capable de lutter contre l'ordre établi (principe de réalité) et contre Thanatos, source de toutes les résignations et de tous les pessimismes. Il s'agit pour lui, exactement comme le fait Jacques Lacan à la même époque, mais par d'autres moyens, de redonner au freudisme ce statut de doctrine subversive qu'il a perdu à force de s'édulcorer au contact des psychothérapies hygiénistes et pragmatiques des sociétés industrielles normalisées. Marcuse prône ainsi une théorie de la libération qui le conduit à imaginer une société fondée sur le dépassement des conflits et la possible pacification de l'existence.
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Le rouge et le noir
Stendhal, Michel Vuillermoz
- République des Lettres
- Litterature Francaise Flammarion
- 25 Avril 2019
- 9782824904962
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stendhal. "Le Rouge et le Noir", inspiré par un fait-divers, est l'incontestable chef-d'oeuvre de Stendhal. Chronique et critique de la société française sous la Restauration, analyse psychologique d'une profondeur inouïe, c'est le roman de l'ambition, de l'énergie personnelle, de la passion amoureuse et, déjà, de la lutte des classes. Il est dominé par le personnage de Julien Sorel, inoubliable figure du jeune précepteur provincial plébéien qui, après avoir gravi les marches de la bonne société parisienne, séduit deux femmes de l'aristocratie, et meurt sur l'échafaud après avoir tenté de tuer sa première maîtresse. Le titre du livre est considéré comme symbolisant les deux couleurs de l'ambition vers 1830: l'habit rouge des militaires et la soutane noire des curés. Peu remarqué à l'époque de sa publication, ce roman si neuf, aigu, impitoyable et fougueux, se révèlera être au fil du temps l'un des plus grands de la littérature française. Deux siècles après son écriture, il captive toujours des générations entières de lecteurs.
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Le temps de l'innocence
Edith Wharton
- République des Lettres
- Litterature Generale
- 15 Juin 2020
- 9782824905488
"Le Temps de l'innocence" (The Age of Innocence) est une brillante peinture de la haute bourgeoisie new-yorkaise de la fin du XIXe siècle, avec ses conventions, sa morale, ses principes rigides et son étouffante atmosphère de caste. Occupé à se protéger de tout ce qui pourrait troubler son entre-soi, ce petit monde censure toute influence nouvelle et exerce une pression tyrannique sur chacun de ses membres. Newland Archer est un produit de cet ancien monde élégant mais conservateur. Il s'apprête à épouser May Welland qui elle aussi a été élevé selon les meilleures traditions des riches familles de New York. Il se sent parfaitement heureux, mais la rencontre avec Ellen Olenska, une cousine de May revenue d'Europe après avoir quitté son mari, le détourne de son chemin tout tracé. Cette femme libre, intelligente et cultivée qui provoque l'unanime réprobation de son milieu, ne le laisse pas insensible. Il tombe amoureux, prend fait et cause pour elle, mais se résigne quand même à son mariage pour obéir aux règles de la caste. Il s'efforce d'être aimant envers sa femme mais celle-ci n'est bientôt plus pour lui qu'une étrangère et il n'exerce son rôle de mari que par devoir. Il sait que sa vie n'atteint pas la plénitude, la beauté et la riche intimité qu'il a pu entrevoir avec Ellen. Trente ans plus tard, après la mort de May, nous retrouvons Newland âgé et vivant seul avec ses enfants. Lors d'un voyage à Paris, il a la possibilité de retrouver Ellen, mais il hésite devant sa porte et préfère finalement s'éloigner. Roman d'amour, de moeurs et de caractère, "Le Temps de l'innocence", Prix Pulitzer 1921, a été adapté au cinéma par Martin Scorsese.
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Les caractères
Jean de La Bruyère
- République des Lettres
- Les Classiques D'aujourd'hui
- 22 Mai 2021
- 9782824906058
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Jean de La Bruyère. Constamment remanié et enrichi de 1688 à 1694, les "Caractères ou Les Moeurs de ce siècle" connaîtront neuf éditions du vivant de La Bruyère, passant de 420 maximes, portraits et réflexions à 1120. Ce succès et ces métamorphoses du livre s'expliquent par la qualité de l'oeuvre, par l'originalité surprenante de sa structure, par le brillant du style, mais aussi par la vérité d'une peinture des moeurs qui sait également refléter des maux sociaux et culturels éternels. Après avoir exposé sa doctrine littéraire dans le chapitre "Des ouvrages de l'esprit", La Bruyère décrit les divers éléments de la société, traitant d'abord "Du mérite personnel" puis "Des femmes" et "Du coeur". Il traite ensuite "De la société et de la conversation", abordant la peinture des classes sociales et s'en prenant aux richesses mal acquises ("Des biens de fortune"). Il se moque de la bourgeoisie vaniteuse dans "De la ville" (Paris) et dénonce les graves erreurs "De la Cour". Le chapitre "Des Grands" est d'une ironie mordante pour ceux qui profitent des avantages d'une illustre naissance. Presque au centre du livre se trouve un éloge de Louis XIV, où l'enthousiasme est tempéré par de prudentes exhortations ("Du souverain ou de la République"). Le moraliste proprement dit apparaît dans le chapitre "De l'homme", suivi "Des jugements". On revient aux observations concrètes dans les chapitres "De la mode", "De quelques usages" et "De la chair". La conclusion ("Des esprits forts") est une attaque en règle contre les libertins. Dans cette riche galerie prennent place toutes les professions et les types les plus divers: le riche, le pauvre, l'égoïste, le bel esprit, l'efféminé, l'affairé, le pédant, le collectionneur, le distrait,... Incisifs ou longuement développés, il ne fait pas de doute que La Bruyère ait trouvé ses modèles dans le monde où il vivait, dans cette société des Condé à Chantilly, où se retrouvait tout ce qui comptait alors en France, et qui offrait à l'observateur l'anthologie la plus colorée des passions humaines. La Bruyère n'a pas son pareil pour isoler le mot, le geste, le "tic" où se trahit d'un coup tout un caractère. Mais il va va toujours au-delà de la simple anecdote et la plupart de ses portraits rassemblent et fondent en de parfaites unités romanesques les traits de toutes ces variétés du genre humain. Sa lucidité, sa raison ironique et son réalisme concret, si bien servi par un style agile et incisif, marque à lui seul une transition entre les grands classiques et les philosophes du 18e siècle. Grâce à son étonnante mobilité de style, de ton et d'esprit, La Bruyère sollicite l'intelligence et l'imagination du lecteur, le déplaçant d'un point de vue à l'autre, des hypothèses à leur retournement polémique, des amplifications à leur chute ironique, provoquant des effets de miroir et des jeux d'échos nous rendant les "Caractères" si contemporains.
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Comme Socrate, Épictète n'écrivit rien. Ce fut son disciple Flavius Arrien qui, ayant suivi sous Trajan les leçons d'Épictète à Nicopolis, rédigea les notes qu'il avait prises en écoutant son maître. De là sortirent les "Entretiens" d'Épictète en huit livres, dont il ne nous reste plus que quatre. De tous ces entretiens, Arrien lui-même en tira ce qui lui parut essentiel, pour le condenser en un petit livre qu'on pût toujours et avoir sous la main et porter avec soi: le "Manuel d'Épictète". Simplicius, qui enseignait à Athènes lorsque les écoles de philosophie païenne furent fermées, en 529, par Justinien, composa un commentaire très développé de ce Manuel. Ce petit livre, dit-il, «est une arme de combat qu'il faut toujours avoir à sa portée, et dont il faut que ceux qui veulent bien vivre soient toujours prêts à se servir». Admiré par les païens, ce Manuel le fut non moins par les chrétiens. Saint Nil, disciple de saint Jean Chrysostome, puis anachorète, l'adapta, avec d'insignifiantes modifications, à l'usage de la vie des ermites du mont Sinaï, et la règle de saint Benoît elle-même en fit passer plus d'un précepte dans le monachisme occidental. Traduit plusieurs fois en français dès le XVIe siècle, le "Manuel d'Épictète" eut la singulière fortune de faire l'impression la plus vive sur le génie de Blaise Pascal. C'est, en effet, un des livres les plus réconfortants que la pensée grecque nous ait laissés.
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Les rêveries du promeneur solitaire
Jean-Jacques Rousseau
- République des Lettres
- 18 Février 2022
- 9782824906676
Après les "Confessions" et "Rousseau juge de Jean-Jacques", le philosophe rédige entre 1776 et 1778 ces "Rêveries d'un promeneur solitaire" avant de finir ses jours chez René-Louis de Girardin au château d'Ermenonville. Ébauchées au jour le jour sur des cartes à jouer avant d'être composées et structurées en dix «promenades» - la dernière restant inachevée -, elles ne furent publiées de façon posthume qu'en 1782, à Genève, par trois amis de l'auteur. Les dix «Rêveries» sont autant d'introspections après un épisode intensément paranoïaque et solitaire de la vie de J.-J. Rousseau. Autobiographiques, elles relatent les principaux moments de son existence sur terre, entre autres son séjour heureux au lac de Bienne, ses travaux botaniques, ses rencontres marquantes, l'abandon de ses enfants, tout en méditant sur des questions philosophiques fondamentales: l'être, la souffrance, la mort, l'amour, le bonheur, la nature, la morale, la religion, la société, la misanthropie,... Pressentant sa mort prochaine, l'auteur du "Contrat social" et de la "Nouvelle Héloïse" y médite sur la vie en se promenant, en herborisant et en contemplant la nature, ne trouvant que dans la rêverie sa seule consolation efficace. Véritable chant intérieur, "Les Rêveries du promeneur solitaire" ont influencé de nombreux grands penseurs et écrivains, de Goethe à Chateaubriand en passant par Victor Hugo, George Sand, Lamartine et tous les poètes romantiques. De toutes les oeuvres de Jean-Jacques Rousseau, c'est sans doute celle qui reste aujourd'hui la plus proche de nous.
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"Ferragus, chef des Dévorants" est le premier des trois romans de l'"Histoire des Treize", inclus dans les "Scènes de la vie parisienne", "Études de moeurs" de "La Comédie humaine". L'action de "Ferragus" se situe en 1820. Le colonel de Maulincour aime Mme Desmarets. Un jour, il croit découvrir qu'elle rend secrètement visite à un amant. En réalité, elle va voir, en cachette de son mari dont elle ne veut pas compromettre la carrière, son père, Bourignard, ex-forçat, dit "Ferragus", chef de la secte des Dévorants. Celui-ci cherche à supprimer Maulincour, qui parvient à échapper trois fois à la mort avant d'être finalement empoisonné grâce à la complicité des treize membres d'une étrange franc-maçonnerie. Le roman est dédié à Hector Berlioz.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Alphonse de Lamartine. Livre d'un âge de la vie rassemblant les textes écrits entre 20 et 40 ans, ces trois volumes rassemblés - les "Méditations poétiques", les "Nouvelles méditations poétiques" et les "Méditations poétiques inédites" - sont aussi le livre d'un âge de la sensibilité française. On y entend la voix d'un homme en accord avec son temps, les années 1815-1840, période de naissance et de développement du romantisme poétique. Toute la génération des premiers romantiques y découvrit en des images amples et simples, en des rythmes souples, une poésie de l'âme insatisfaite en quête de bonheur, d'amour et de vérité, une poésie pure qui enivre et qui plane. Lamartine y est en même temps un Racine moderne et un Chateaubriand en vers. Il crée un nouveau genre où la poésie devient véritablement émotion. Préludant même à l'âge symboliste, il est en deça et au-delà du romantisme, par l'art de suggérer la fusion du visible et de l'invisible, la suprématie de la musique. Sa quête poétique s'exprime aussi bien dans des discours en vers que dans des élégies, des odes ou des méditations proprement dites. De l'exercice philosophique ou religieux, il garde le mouvement: contemplation, réflexion, élévation. Sa contemplation est un paysage et sa réflexion est un rêve ascendant qui emporte le lecteur. Ce qui n'exclue pas parfois certains poèmes d'inspiration purement politique, tels par exemple "Ressouvenir du Lac Léman", où le diplomate fondateur du Parti Social, redoutable opposant à la monarchie de Louis-Philippe et co-fondateur de la Seconde République française, exprime aussi toute sa détestation de Napoléon.
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"L'Enfant", autobiographie romancée et premier volume de la trilogie sociale "Jacques Vingtras, Mémoires d'un révolté", est dédiée à tous ceux qui furent tyrannisés et roués de coups par leurs parents. Fils d'un professeur de collège et d'une paysanne bornée, Vingtras est dès le bas âge instruit à l'école du malheur, sans avoir rien à attendre de l'éducation. Sous prétexte de l'aguerrir, on s'ingénie à lui rendre la vie dure et on lui reproche le pain qu'il mange. Quoi qu'il fasse, il ne parvient jamais à gagner l'affection de ses parents et maîtres. C'est dans cette atmosphère viciée qu'il fait ses humanités, grec et latin «avalés comme de la boue». Aussi brûle-t-il du désir de déserter la maison familiale maudite. Dans ce premier volume, Jules Vallès dresse un tableau de la vie de province en France au XIXe siècle impossible à oublier. Longtemps en proie à la misère, le révolté, futur fondateur du "Cri du peuple" et leader de l'insurrection de la Commune de Paris, arrache ici des lambeaux de sa vie, les ajuste, les coud ensemble et s'en sert comme d'un étendard. "L'Enfant", comme les deux autres volumes de "Jacques Vingtras", est écrit en haine de la société et si Vallès attaque aussi durement cette société c'est, avant tout, parce qu'elle laisse dans le dénuement ceux qui refusent d'être ses valets soumis.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stendhal. Publiée en 1829 dans la Revue de Paris puis intégrée en 1855 dans le volume des Chroniques italiennes, Vanina Vanini est l'une des plus romantiques et des plus romanesques nouvelles écrites par Stendhal (1783-1842). Elle raconte l'histoire de Vanina, fille du Prince Vanini, belle romaine "aux cheveux noirs et à l'oeil de feu", prête à tout pour garder l'amour d'un jeune et pauvre révolutionnaire carbonaro. Comprenant que celui qui lutte pour la liberté de l'Italie lui échappe, elle le trahit, puis le sauve de la mort, avant d'épouser finalement un sage aristocrate de son milieu. Vanina Vanini est un somptueux tableau de l'Italie stendhalienne, lieu des passions amoureuses exaltées sur fond historique et politique. Elle nous livre le meilleur de l'auteur de La Chartreuse de Parme et du Rouge et le Noir.
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Les Filles du Feu : suivi de: Les Chimères
Gérard de Nerval
- République des Lettres
- 30 Septembre 2019
- 9782824905181
Publié en 1854, quelques mois avant son suicide, alors que Gérard de Nerval était interné dans la maison de santé du Dr Blanche pour soigner ses crises de folie, le recueil "Les Filles du feu" est composé d'une longue dédicace à son ami Alexandre Dumas, de cinq nouvelles: "Angélique", "Sylvie", "Jemmy", "Octavie", "Emilie", d'une comédie: "Corilla", de deux études, l'une sur les mystères et les religions antiques: "Isis", l'autre sur les "Chansons et légendes du Valois", et des huit fascinants et envoûtants sonnets des "Chimères". Entre descente aux enfers et vita nova, hanté par le souvenir de son amour perdu pour l'actrice Jenny Colon qui apparaît ici sous plusieurs noms (Octavie, Angélique, Sylvie,...), Nerval confronte ici son génie littéraire à ce qu'il appelle lui-même sa «théomanie», tentant de reconquérir sur la confusion du songe et de la maladie mentale le monde des images poétiques et ésotériques qui forment son mythe personnel. Au-delà des innombrables commentaires qu'a suscité ce chef-d'oeuvre, "Les Filles du Feu" continuent toujours d'interroger le lecteur.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Virginia Woolf. Rachel, à vingt-quatre ans, ne connaît rien de la vie, rien de l'amour. Elle joue du piano dans le vague espoir d'un événement inattendu. Prisonnière encore du cocon qui la protège, elle traverse l'existence, inerte, somnolente, presque inanimée. Tout en elle est réserve, isolement. Elle gît comme une princesse endormie jusqu'au baiser qu'un homme lui donnera un jour de tempête. Mais cet éveil à la vie, loin d'être bienheureux, la plonge dans des cauchemars sans fin. La prémonition de l'eau et de la noyade l'enveloppe de terreur. Elle découvre que l'amour est une fatalité et qu'elle est la proie, en apparence, d'une fièvre tropicale, en réalité de la folie. Virginia Woolf a vécu toutes les visions de l'héroïne de son premier roman. Aucun de ses livres ne sera aussi prémonitoire que "La Traversée des apparences".
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L'argot des voleurs
Eugène-françois Vidocq
- République des Lettres
- Le Philologue
- 14 Juillet 2017
- 9782824903637
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Vidocq. Après le succès de ses célèbres "Mémoires", Vidocq, l'ancien forçat devenu chef de la Sûreté à la Préfecture de Paris (l'ancêtre de la Police Judiciaire parisienne), publie en 1836 un essai sur le monde de la pègre: "Les Voleurs, Physiologie de leurs moeurs et de leur langage, ouvrage qui dévoile les ruses de tous les fripons, et destiné à devenir le Vade Mecum de tous les honnêtes gens", composé notamment d'un dictionnaire de l'argot parlé dans le "troisième dessous de la société" (dixit Balzac). Ce savoureux dictionnaire d'argot de la racaille du XIXe siècle continue d'inspirer une bonne partie du vocabulaire d'aujourd'hui. Les longs et énergiques développements de Vidocq sur la pauvreté, les criminels, la délinquance, la prison, la police et la justice, entre autres, émaillé d'anecdotes et de faits divers insolites, en font aussi un ouvrage précurseur de certains débats de société toujours actuels.
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En 1866, après avoir voyagé dans le Midi, Alphonse Daudet commence à écrire avec Paul Arène une série de contes publiés en feuilleton dans "L'Évènement" sous le titre de "Chroniques provençales". Remaniés, complétés et rassemblés en recueil, ces récits deviendront en 1869 les fameuses "Lettres de mon moulin" qui fonderont la réputation de l'auteur. Au début du recueil, un préambule nous apprend que le narrateur a acquis un vieux moulin provençal. C'est de là qu'il griffonne la trentaine d'histoires dont se compose le volume. Parmi ces lettres de Provence, certains petits chefs-d'oeuvre comme "La Chèvre de monsieur Seguin", "Les Trois Messes basses", "Le Curé de Cucugnan", "Le Secret de maître Cornille", "Le Sous-Préfet aux champs", "La Mule du pape" ou encore "L'Élixir du révérend père Gaucher", sont restés parmi les plus populaires de la littérature française. Outre les paysages et caractères méridionaux, le lecteur y goûte surtout un mélange incomparable de malice, de bonhomie, d'humour cocasse, de verve, d'émotion et parfois de la truculence d'un "Tartarin de Tarascon".
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Poil de Carotte n'est pas vraiment un enfant martyr, car son triste sort l'a rendu rusé, sournois, menteur même, prêt à se défendre comme il peut. Il est plein de sentiments qu'il ne sait pas extérioriser, et quand il s'y efforce, maladroit et sot, il ne réussit qu'à exciter l'hilarité autour de lui. Il trouve quelque réconfort auprès de son père, qui est lui aussi une victime, mais qui ne montre qu'à peine son affection à son fils. Jules Renard nous campe son personnage à l'aide de rapides croquis, très mordants, tantôt mêlés de poésie triste, ou animés par un réel et intense sentiment de la nature, tantôt cruellement ironiques, amers, accentués par une épigramme finale. De cette suite de tableaux, se dégage un portrait d'enfant d'une vérité inoubliable, car c'est sa propre expérience, sa propre tristesse, que Jules Renard a mis dans ce livre. Et cette douloureuse figure de jeune garçon que sa mère n'aime pas devient comme le symbole de l'âme humaine, avide d'affection, mais incapable de s'ouvrir, suffoquant dans son amertume et sa solitude.
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Arsène Lupin, gentleman cambrioleur
Maurice Leblanc, Etienne Leterrier
- République des Lettres
- 11 Janvier 2021
- 9782824905846
Premier recueil des aventures d'Arsène Lupin, "Arsène Lupin, gentleman cambrioleur" est composé de neuf nouvelles publiées dans le mensuel "Je sais tout" entre 1905 et 1907. La première, "L'Arrestation d'Arsène Lupin", est peut-être la plus belle réussite de Maurice Leblanc, non seulement parce qu'elle impose en quelques lignes la silhouette de celui qui deviendra le plus célèbre des aventuriers de la Belle Époque - bandit dilettante, aristocrate du crime, anarchiste mondain, séducteur irrésistible, dandy nihiliste -, mais surtout pour sa maîtrise narrative: au terme d'un brûlant exercice en énonciation, et bien avant "Le Meurtre de Roger Ackroyd" d'Agatha Christie, c
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De 1919 à 1926, Georges Bernanos est employé comme inspecteur dans une compagnie d'assurances. À côté de son travail, il se consacre à la rédaction d'un roman, écrit dans les gares, les wagons de chemin de fer, les hôtels, et publie en 1926, à trente-huit ans, "Sous le soleil de Satan", qui rencontre d'emblée un écho très vif. Le futur auteur du "Journal d'un curé de campagne" montre, à travers Donissan, le héros de son roman, la grande déception de sa génération à la suite de la Première Guerre mondiale. Il se propose en même temps de dénoncer la rhétorique creuse de l'après-guerre, l'inflation de la parole, grâce au personnage de Saint-Marin. Par sa recherche d'une langue authentique, Donissan incarne en revanche la conception bernanosienne de la littérature sur les conflits de l'âme. La figure de Satan, loin de relever du fantastique littéraire, incarne ici un principe métaphysique: le Mal.
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En 1934, après avoir achevé la rédaction de "Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale", Simone Weil, à l'époque professeur agrégée de philosophie et militante syndicale et politique (plus anarchiste que marxiste), décide de prendre un congé de l'éducation pour «études personnelles». Dans le cadre de sa réflexion, elle porte en effet son attention sur les conditions de vie, de travail et de développement des ouvriers et souhaite faire l'expérience directe de l'usine. Elle s'engage d'abord comme manoeuvre à l'usine Alsthom, puis devient fraiseuse chez Renault. C'est de cette expérience vécue de deux années (1934-1935) qu'elle rend compte dans "La Condition ouvrière". L'ouvrage est composé de son «Journal d'usine», où elle consigne au jour le jour ses observations, son travail, ses rencontres, ses horaires, ses gains, ses souffrances morales et physiques, et d'un riche ensemble de textes et de lettres où elle dégage la philosophie et la morale de cette expérience. "La Condition ouvrière" est un document brut, sans lyrisme ni sentimentalité, où s'affirme la soif d'attention au présent et la position éthique fondamentale de Simone Weil, celle d'être toujours du côté des opprimés.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stefan Zweig. À bord d'un paquebot voguant vers l'Argentine, deux joueurs d'échecs s'affrontent. L'un, Mirko Czentovic, est le champion du monde en titre. Fruste, taciturne, inculte, c'est cependant un redoutable tacticien que personne n'arrive à battre. L'autre, Mr. B., est un passager inconnu, un intellectuel qui a appris à jouer seul aux échecs pour résister aux persécutions nazies et échapper mentalement à l'enfermement. Il est parvenu à mémoriser les plus grandes parties d'échecs relatées dans le seul livre alors à sa disposition, puis a développé l'étrange faculté de pouvoir jouer contre lui-même, blancs et noirs en même temps. Alors qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans, il gagne une première partie contre le champion du monde, mais sa schizophrénie lui fait perdre la revanche. Au-delà de la symbolique du jeu d'échecs et de la "psychanalyse" de deux personnages que tout oppose, cette nouvelle de Stefan Zweig, écrite juste avant son suicide, plonge le lecteur dans les labyrinthes de l'âme humaine. C'est aussi une profonde réflexion sur la folie totalitaire à une époque charnière où se jouait le destin de l'Europe sur le grand échiquier du monde.
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Roman intégré dans les "Études de moeurs", série des "Scènes de la vie de province" de "La Comédie humaine". Dans la ville de Saumur, le terrible père Grandet a réuni, grâce à d'heureuses spéculations, une fortune qu'il augmente avec une héroïque et atroce avarice. Sa fille Eugénie est un être d'une lumineuse beauté à l'âme noble et délicate. Arrive un jeune parisien, Charles Grandet, neveu du père Grandet. Son père vient de se faire sauter la cervelle à la suite d'une retentissante faillite de quatre millions. Eugénie s'éprend passionnément de ce cousin qui semble lui aussi l'aimer. Mais Charles doit partir pour tenter de faire fortune aux Indes. Eugénie lui confie, en secret, l'or que lui a donné son père. Informé, le vieil avare entre en fureur et l'enferme dans sa chambre. Il ne se réconcilie avec elle que lorsque son épouse meurt. Les années passent, Charles ne donne pas de nouvelles mais Eugènie reste fidèle à son amour. Le père Grandet meurt à son tour, laissant un héritage considérable à sa fille. Charles finit par revenir à Paris mais il ne pense plus à sa cousine, ignore son immense fortune, et se laisse entraîner dans un médiocre mariage d'intérêt. Eugénie paie les anciennes dettes du père de Charles. Elle refuse tout mariage et finit sa vie dans la solitude, consacrant sa fortune à des oeuvres de charité.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Homère. Traduit du grec par Leconte de Lisle. Épopée composée vers la fin du VIIIe siècle avant J.-C et divisée, comme "L'Iliade", en vingt-quatre chants, "L'Odyssée" raconte les aventures d'Ulysse (Odysseus) lors de son voyage de retour à Ithaque, sa patrie, après la fin de la Guerre de Troie. L'action au sens strict ne couvre qu'une quarantaine de jours, la dernière étape du voyage d'Ulysse - de son départ de l'île de Calypso jusqu'à sa réinstallation à Ithaque - mais en introduisant des récits rétrospectifs, Homère parvient à construire une narration où sont retracées les dix années d'aventures du héros. Première oeuvre littéraire à être traduite en latin au IIIe siècle av. J.-C., "L'Odyssée" ne cesse depuis d'inspirer directement ou indirectement les plus grands créateurs: Virgile, Dante, Joyce,... C'est l'une des oeuvres les plus constamment aimées à travers les âges, peut-être parce qu'elle met en scène ce qui dans l'homme est en butte aux forces qui semblent le dépasser. Le langage courant n'a-t-il pas assimilé l'odyssée au voyage en tant que tel et même à celui de la vie humaine ?
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Né dans un agréable domaine de Californie, Buck est un chien domestique, croisement de saint-bernard et de colley. Au moment de la ruée vers l'or du Klondike, il est enlevé par un trafiquant puis asservi avec une impitoyable férocité à la condition misérable de chien de traineau. Doué d'une force exceptionnelle, il parvient cependant à survivre dans le milieu hostile du Grand Nord jusqu'au jour où, battu à mort, il est sauvé de justesse par un prospecteur bienveillant. Par amour pour son nouveau maître, il réalise des exploits héroïques. Mais, dans les étendues sauvages inexplorées, il entend bientôt avec une intensité nouvelle le cri des huskys et l'appel surgi des profondeurs de l'espace et du temps qui l'incite à se libérer de l'homme et à revenir à ses instincts naturels de loup. Dans cette histoire vécue à travers une conscience animale, Jack London déploie une métaphore intermédiaire de l'homme et de la bête. Élaborée au plus près de la réalité, la vision d'un monde fantasmatique à la fois dangereux et proche, terrifiant et intime, confère à "L'Appel de la forêt" une qualité unique: la métamorphose de l'instinct de conservation en passion de vivre.
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Discours de la servitude volontaire
Etienne de La Boétie
- République des Lettres
- 28 Octobre 2021
- 9782824906379
OEuvre pleine des résonances des discours de l'Antiquité classique, le "Discours de la servitude volontaire" fait écho aux luttes politico-religieuses intestines du milieu du 16e siècle mais c'est avant tout une prise de position contre les tyrans et la tyrannie sous toutes ses formes. Inspiré par la passion antique pour la liberté, la thèse principale de La Boétie est de montrer que tout pouvoir a un caractère arbitraire et que la servitude des peuples est due d'abord à leur propre ignorance et à leur manque de volonté de retrouver la liberté naturelle à l'homme. Selon lui, si le peuple se contentait ne serait-ce que d'un refus passif du pouvoir, celui-ci tomberait, mais en réalité une grande partie préfère les petites faveurs et privilèges octroyés par le pouvoir plutôt que son droit à la liberté. La Boétie assure cependant que la patience des peuples n'est pas sans limite et que passée cette limite, le refus et la révolte deviennent légitimes. Le "Discours de la servitude volontaire" a constitué et constitue encore un texte de référence pour de nombreux mouvements de contestation politique et de désobéissance civile. Il resurgit contre les pouvoirs en place à chaque époque troublée: au 16e siècle par l'opposition calviniste à la monarchie catholique puis par l'opposition catholique à Henri IV, en 1789 par la contestation révolutionnaire de Marat d'abord puis du cercle de Babeuf, sous la Restauration, à la fin du 18e, au 19e par Lamennais qui le réédite contre la monarchie de Juillet, au début du 20e par l'anarchiste Gustav Landauer, pendant la Seconde Guerre mondiale sous le titre d'"Anti-Dictator", récemment encore, pendant l'épidémie de Covid-19, contre la tyrannie des autorités sanitaires. Cette édition contient la version originale du texte en ancien français et une version transcrite en français contemporain, ainsi qu'un Mémoire sur l'Édit de janvier 1562, une lettre de Montaigne et une biographie d'Étienne de La Boétie.